Couleur rouge sang & genoux écorchés: la pochette de A&E (ndlr:
Accident and Emergency)
annonce fièrement le retour décomplexé de Graham Coxon. Loin de la
folk structurée & champêtre de Spinning Top (2009),
l'homme-orchestre nous livre un son brut & intense dans cet album
ambitieux.
Advice, qui
porte décidément bien son nom, ouvre
l'album en beauté. Leitmotiv
préventif, l'ex-Blur ne trompe pas ses auditeurs: les influences
garage & néo-punk seront les étendards de cet opus. Pas de
fioritures inutiles: l'urgence est omniprésente. Dans Meet
& Drink & Pollinate, la
sirène d'alarme se déclenche littéralement grâce à ses sonorités
électriques: le sax étouffé est en parfaite symbiose avec la
batterie, offrant une fin de morceau tant chaotique que mélodique.
Malgré
des inspirations cold wave indiscutables, comme Joy Division dans
City hall, cet album
expérimental est résolument moderne. Coxon, grâce à son rock
incisif & sans détour, livre les dérives de la société, à
travers la question existentielle & hypnotique de «what's wrong
with me» dans What'll it take. Les sonorités
inquiétantes de Bah singer & les chœurs fantomatiques de
l'incroyable Seven Naked Valleys confirme
la volonté de l'artiste de changer d'approche musicale, encouragée
par Ben Hillier, son producteur. Le minimaliste Knife in
the cast offre une reposante & nécessaire respiration à l'album, qui, comme fatigué par cette
course effrénée, se clore doucement sur le blues rock Ooh
yeh yeh.
Après
quelques collaborations prestigieuses (notamment aux côtés de Peter
Doherty pour Grace/Wasteland), le chanteur britannique nous offre un
album honnête, comme improvisé. Le prestigieux Brit Award qu'il a
récemment reçu pour contribution à la musique n'était pas volé,
bien au contraire.
Je vous laisse avec le clip officiel & fun de What I'll take,
Enjoy... & play it louder!!
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